Si la douceur devait avoir un nom, elle aurait le sien. Laïa est l’une des personnes les plus apaisantes et calmes que nous pouvons trouver au creux de la cité. Peu bavarde, elle est de cette discrétion qui vous fait parfois oublier qu’elle se trouve dans la même pièce que vous, mais cela ne fait pas d’elle un élément du décor, bien au contraire. Laïa fait partie des rares scribes de la cité et pour rien au monde elle n’échangerait sa place. Confiné dans ces salles d’un blanc immaculé, elle aime se plongée des heures durant dans les méandres des mots afin d’y narrer l’Histoire. La leur. Celle qui commença à la naissance de la Catharsis et de Monsieur. Elle aime l’enjolivé de ces beaux mots dont elle connait le sens sans pour autant se souvenir du passé qui en découle. Laïa a également été acceptée à ce poste pour son écriture d’une finesse quasi-parfaite, d’une grâce et d’une subtilité qui vous donne plaisir à la lire. Grâce à ses heures de travaux mais aussi celles de ses collègues, l’Histoire peut être enseignée dans les écoles misent en place pour ceux ayant besoin d’une éducation. La jeune femme est douée dans ce qu’elle fait et c’est bien pour ça que lorsque le besoin se présente, Laïa est sollicitée afin d’écrire les discours de Monsieur. Un honneur qu’elle remplit avec une fierté humble.
Mais son amour des mots et de l’Histoire ne sont pas les seules raisons de ce dévouement à rester assise des heures pour donner l’accès à la connaissance de la vérité. Laïa craint la violence, les douleurs et les pleurs. Elle se sent incapable de faire face à de nouvelles tortures sur la place publique ou même de devoir regarder la misère en face. Elle ne doute pas un seul instant que les Outlaws soient des criminels coupables de leur perte passé… Cependant, elle ne peut s’empêcher de ressentir une profonde empathie pour eux lorsqu’ils sont capturés au sein même de leur camp ou lorsqu’ils sont démasqués au sein de la cité. Les voir souffrir ait insoutenable. Ils sont des traitres, certes… mais des traitres humains. Elle trouve donc un soulagement réel à devoir rester enfermée dans cette pièce, plongée au creux de l’Histoire, car elle au moins, ne l’oblige pas à entendre les hurlements de douleurs et à voir des corps s’agiter sous la pendaison punitive. Surtout la pendaison… Serait-ce un traumatisme ancré dans sa matière grise après avoir découvert le corps de son père pendu dans le garage, un an avant la Catharsis ?